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Chez Namphaise
9 juillet 2017

CONCOURS ARTS GRAPHIQUES

A la porte du café ...

Concours arts graphiques

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9 juillet 2017

DU PAIN A LA POESIE

Cet été, le lundi après midi, notre boulangère bio livre son pain vers 17 heures ; à cette occasion nous aurons la visite de la Crieuse..
celle-ci nous clamera les jolis textes, poétiques, humoristiques, surprenants, qu’elle aura trouvés dans la boite à lettres extérieure, située sous le portrait de Saint Namphaise.
Cette boite aux lettres attend avec plaisir vos petits essais, textes, et autres faceties…
passagers du café, à vos stylos ! et amusez vous !
Les dépôts ont lieu tout l'été, à tout moment.

Pain et poésie

Fête du blé, fête du pain

C’est la fête du blé, c’est la fête du pain
Aux chers lieux d’autrefois revus après ces choses !
Tout bruit, la nature et l’homme, dans un bain
De lumière si blanc que les ombres sont roses.

L’or des pailles s’effondre au vol siffleur des faux
Dont l’éclair plonge, et va luire, et se réverbère.
La plaine, tout au loin couverte de travaux,
Change de face à chaque instant, gaie et sévère.

Tout halète, tout n’est qu’effort et mouvement
Sous le soleil, tranquille auteur des moissons mûres,
Et qui travaille encore imperturbablement
À gonfler, à sucrer là-bas les grappes sures.

Travaille, vieux soleil, pour le pain et le vin,
Nourris l’homme du lait de la terre, et lui donne
L’honnête verre où rit un peu d’oubli divin.
Moissonneurs, — vendangeurs là-bas ! — votre heure est bonne !
 
Car sur la fleur des pains et sur la fleur des vins,
Fruit de la force humaine en tous lieux répartie,
Dieu moissonne, et vendange, et dispose à ses fins
La Chair et le Sang pour le calice et l’hostie !

Paul Verlaine

Le pain

La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne : comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes.
Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses... Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente.
Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable...
Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation.

Francis Ponge

Tableau de Jos Van Riswick

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